Imaginez aux origines de la vie sur terre il y a 700 millions d’années…
Les premières cellules vivantes, dans l’étendue de l’océan primitif, se regroupent pour former un organisme pluricellulaire : un travail d’équipe pour mieux survivre aux défis de l’environnement.
Les cellules qui bordent ce nouveau petit corps forment la nouvelle frontière avec le monde extérieur. Elles se voient attribuer l’ordre de former une barrière, première défense, capitale, contre de potentiels agresseurs. Elles doivent aussi pouvoir signaler l’invasion par un organisme étranger et donc, elles développent des systèmes de reconnaissance du danger. Elles deviennent aussi capables de signaler à tout le reste du corps qu’il y a danger : elles appellent au secours, libèrent des messages d’alerte que nous appelons maintenant : inflammation !
Cependant, elles sont aussi capables reconnaitre les étrangers amis, contre lesquels elles ne se mettent pas en guerre : c’est ce que nous appelons maintenant : la tolérance !
Au fils du temps, la vie évolue, donnant cette merveilleuse biodiversité. Dans tous ces organismes vivants devenus complexes, les cellules qui bordent le corps, qui forment la barrière avec le monde extérieur, ont évolué et donné : l’épiderme de la peau, l’épithélium respiratoire, l’épithélium du tube digestif, en majorité. Ces cellules forment la première défense de l’organisme, la première barrière, qui limite l’invasion de nos structures internes par des substances ou des organismes étrangers. Ce sont nos premières cellules immunitaires. Si la structure de ces organes d’interface est altérée, pour des raisons chimiques, physiques, nutritionnelles, médicamenteuses, de stress, ou infectieuse, la barrière sera franchie par tout élément qui viendra au contact ou qui essaiera d’envahir les tissus (en ce qui concerne les microorganismes), et ces cellules appelleront au secours. Elles donneront l’alerte : c’est l’inflammation. La peau sera rouge, pourra gonfler ou chatouiller ou se craqueler. D’autres cellules du système immunitaire viendront alors à l’aide.
Dans des situations de calme, de bonne santé, nos tissus d’interface collaborent aussi avec une vaste flore microbienne, qu’on appelle le microbiote (intestinal,cutané,… ). Cette interaction, vieille de millions d’années, est un élément de base pour maintenir la santé tissulaire et immunitaire. Nous commençons à comprendre son importance et sa diversité. La peau est un extraordinaire organe immunitaire.
Dans sa fonction de défense, la peau a cette particularité de devoir nous protéger de l’irradiation solaire, en tout cas de celle qui blesse les structures cellulaires (membranes, ADN) : les ultra violets.
Elle produit un pigment appelé « mélanine » qui tente de bloquer la pénétration des rayons ultraviolets vers notre matériel génétique, l’ADN. Elle augmente aussi l’épaisseur de la couche cornée en réponse à l’exposition solaire. Lorsque nous consommons des molécules colorées des plantes, fruits et légumes, nous ingérons des substances que les plantes ont fabriqué pour leur propre défense contre l’irradiation et l’inflammation (un arbre ne peut courir se mettre à l’ombre…). Par bonheur, la vie sur terre ayant évolué conjointement, quand nous absorbons ces molécules (polyphénols, flavonoïdes, caroténoïdes…), nous aussi, aidons la peau à être protégée de l’irradiation et de l’inflammation. Mangez donc des couleurs des fruits et des légumes !
Notre système nerveux est aux portes de l’organisme. Notre cerveau contrôle les frontières du corps. Nous n’en sommes pas forcément conscients. L’appareil respiratoire, le tube digestif et la peau, sont truffés de terminaisons nerveuses interagissant avec l’épithélium d’interface. La peau est un organe neurosensoriel « qui palpe » le monde extérieur mais qui aussi, est notre plus grand révélateur.
Soigner sa peau, c’est se préoccuper de son environnement, de son état nutritionnel, de notre interaction avec notre environnement, de notre état de santé général, de nos émotions, de nos sources de stress, de notre équilibre nutritionnel, de la présence d’autres maladies inflammatoires, métaboliques ou neurologiques. C’est tout un univers.